L’Union européenne a clairement indiqué qu’à partir de janvier 2035, la production et la commercialisation de voitures à combustion fossile seront interdites dans l’ensemble de l’UE, la priorité étant donnée aux voitures à zéro émission, principalement les voitures électriques. Cette perspective, qui a trouvé un écho sur des marchés tels que les États-Unis et l’Asie, a conduit les plus grandes marques automobiles du monde à investir dans cette technologie. Les investissements portent à la fois sur la commercialisation des modèles de voitures et sur la création des infrastructures et de la logistique nécessaires à leur circulation.
Dans les faits, la croissance du marché des voitures électriques n’a pas atteint les objectifs fixés et plusieurs entreprises, comme Mercedes Benz, optent à nouveau pour les technologies traditionnelles. Et ce, alors que le marché de la voiture électrique se stabilise ou croît à nouveau, s’il veut atteindre les objectifs fixés pour 2035.
Le revirement de Mercedes Benz
En 2024, la prestigieuse marque allemande a décidé de privilégier la production de voitures à essence au détriment de la production de modèles électriques. La raison de cette décision est purement économique : Mercedes n’a pas répondu à ses attentes en matière de ventes de voitures électriques aux États-Unis et n’a pas non plus obtenu de bons résultats en Europe. Rien qu’en janvier, en Allemagne, les ventes de modèles rechargeables ont chuté de 50 %, bien que cette baisse soit largement attribuée à l’arrêt des subventions publiques pour les voitures à zéro émission.
Mercedes se concentre sur la production et la commercialisation de ses modèles à moteur à combustion les plus performants, dans le but d’augmenter les ventes sur les marchés clés. Elle tente ainsi de créer un fonds qui lui permettra d’investir davantage dans des voitures 100 % électriques plus abordables.
C’est une façon de voir les choses, mais une autre est que Mercedes Benz remettrait en question un avenir proche de voitures 100 % électriques, du moins à la date que l’UE et les principaux pays de l’industrie automobile se sont fixée.
Un détour ou une route plus longue pour la même destination ?
Qu’est-ce qui explique la baisse des ventes de voitures électriques Mercedes et la stagnation des ventes mondiales de cette catégorie de voitures ? Le principal facteur limitant la diffusion de cette nouvelle technologie de voiture sans émission reste le prix. Un exemple est le cas de la Mercedes EQA et de la Mercedes GLA, qui sont essentiellement la même voiture avec des technologies différentes. La première coûte 10 000 euros de plus que la seconde en Espagne, bien que cette dernière ait une autonomie deux fois supérieure à la première.
Les voitures électriques restent nettement plus chères que les voitures à moteur à essence ou diesel, même si les coûts diminuent au fur et à mesure que la technologie progresse. Et à mesure que l’offre augmente, comme c’est le cas en Europe avec l’arrivée des voitures électriques chinoises, les prix devraient baisser et les véhicules électriques devenir plus abordables.
Un autre facteur est que le réseau de services de recharge est plutôt limité, bien que presque tous les pays de l’UE investissent et encouragent l’investissement privé pour créer un réseau aussi étendu et fiable que possible d’ici 2035.
Comme nous l’avons vu, l’évolution de Mercedes vers les voitures à essence doit être considérée comme un détour temporaire et non comme un changement de direction, car l’objectif reste un marché européen dominé par les voitures électriques d’ici 11 ans.