L’histoire de l’automobile en Europe pourrait prendre un virage à 360 degrés entre le 6 et le 9 juin, lorsque tous les citoyens européens majeurs seront appelés aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement européen. Cette date est particulièrement importante pour les automobilistes, car les partis politiques prennent position sur ce qui sera l’un des sujets les plus controversés, à savoir l’interdiction des voitures à combustion.
L’Europe légifère sur les voitures depuis des années
Depuis plusieurs années, l’Europe légifère sur les voitures pour réduire les émissions de CO2 et lutter contre le changement climatique. La réglementation la plus récente prévoit l’interdiction de la vente de voitures à essence et diesel à partir de 2035, et leur utilisation sera interdite à partir de 2050. Cette réglementation a imposé des délais brutaux aux constructeurs automobiles pour l’électrification de leurs voitures, ce qui a généré de l’incertitude dans le secteur automobile et parmi les acheteurs.
Cependant, le Parti populaire européen a déjà laissé entendre que l’une de ses mesures phares consisterait à abroger la loi interdisant les voitures électriques à partir de 2035, c’est-à-dire à interdire non pas leur utilisation, mais leur vente. Cette décision n’est pas incompatible avec la décarbonisation de l’atmosphère, car ce que propose le Parti populaire européen, c’est que d’autres solutions, comme les carburants synthétiques et renouvelables qui permettent aux moteurs de réduire au maximum leurs émissions, aient aussi leur place dans ce nouveau scénario.
Les carburants synthétiques auront leur place dans le nouveau scénario
Les carburants synthétiques sont des carburants produits à partir de sources renouvelables, comme l’énergie éolienne ou solaire, et qui peuvent être utilisés dans les moteurs à combustion interne. Ils ont l’avantage de réduire considérablement les émissions de CO2 par rapport aux carburants fossiles, tout en permettant aux constructeurs automobiles de continuer à utiliser les moteurs à combustion interne. Les carburants synthétiques pourraient donc jouer un rôle important dans la transition vers une mobilité plus durable.
Cependant, la production de carburants synthétiques est encore coûteuse et nécessite des investissements importants dans les infrastructures de production et de distribution. De plus, leur utilisation à grande échelle dépendra de la disponibilité de sources d’énergie renouvelable suffisantes.
Les constructeurs automobiles sont divisés sur la question de l’électrification et des carburants synthétiques. Certains constructeurs, comme Tesla, ont misé sur l’électrification de leurs voitures et ont investi massivement dans les batteries et les infrastructures de recharge. D’autres constructeurs, comme BMW et Mercedes-Benz, ont investi dans le développement de moteurs à combustion interne capables de fonctionner avec des carburants synthétiques.
L’incertitude est définitivement levée et pourrait avoir un impact très négatif sur le secteur des véhicules à quatre roues, qui représente actuellement 8 % du PIB de l’UE et emploie 13 millions de personnes, soit 6 % de la main-d’œuvre de l’UE. Les constructeurs automobiles doivent donc prendre des décisions stratégiques importantes dans les mois à venir, en fonction de l’issue des élections européennes et des décisions politiques qui seront prises.
En conclusion, la décision de Bruxelles de permettre l’utilisation de carburants synthétiques et renouvelables dans les moteurs à combustion pourrait sauver les voitures à essence et diesel et offrir une alternative aux voitures électriques. Cependant, cette décision dépendra de l’issue des élections européennes et des décisions politiques qui seront prises dans les mois à venir. Les constructeurs automobiles doivent donc être prêts à s’adapter aux changements du marché et à investir dans les technologies les plus prometteuses pour réduire les émissions de CO2 et lutter contre le changement climatique.