Une éolienne qui utilise les vents de haute altitude : qu’est-ce que cela change ? #
L’énergie éolienne joue un rôle majeur dans la transition énergétique. Cependant, les éoliennes actuelles ont vraiment beaucoup de mal à exploiter pleinement le potentiel du vent.
Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette difficulté. Tout d’abord, le vent à basse altitude à une vitesse trop variable. En dessous de 12 km/h, les éoliennes actuelles ne produisent pas assez d’énergie pour être rentables.
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De plus, les éoliennes à pales actuelles ne peuvent convertir que 59 % de l’énergie du vent en énergie mécanique. Enfin, les éoliennes classiques doivent être espacées pour ne pas créer d’interférence. Il est donc impossible d’en placer un grand nombre dans les endroits où le vent souffle fortement.
C’est là qu’intervient l’innovation des éoliennes de haute altitude. En effet, à plus de 500 mètres du sol, la vitesse du vent est plus constante et 2 à 3 fois supérieure à celle du sol.
En utilisant cette technologie, il serait donc possible de produire jusqu’à 10 fois plus d’électricité dans les endroits venteux qu’avec une éolienne classique.
Un projet abandonné sur le point de refaire surface ? #
Un projet d’éolienne de haute altitude a été abandonné il y à 10 ans. Il a donné lieu à de nombreuses idées modernes en cours de développement.
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Le BAT d’Altaeros
C’est la start-up éolienne Altaeros qui avait lancé ce projet avant 2010. L’entreprise avait conçu le Buoyant Airborne Turbine (BAT) pour capter la puissance des vents de haute altitude.
Le BAT était basé sur une structure gonflable flottant à des centaines de mètres d’altitude. Celle-ci est équipée d’une turbine de 15 mètres de diamètre en son centre qui s’active à la force du vent. Des câbles relient le dispositif au sol afin de transporter l’énergie électrique créée par la force du vent. Le système est conçu pour résister à des vents allant jusqu’à 200 km/h.
L’aérostat du BAT est rempli d’hélium et pouvait s’élever à environ 2 000 mètres d’altitude. En phase de test en Alaska en 2014, ce projet avait réussi l’exploit de produire 2,5 fois plus d’énergie qu’une éolienne classique.
Les successeurs
L’arrêt des essais avait provoqué la surprise générale, d’autant plus que le coût d’installation de cette éolienne de haute altitude était 90 % inférieur à celui des éoliennes standards.
Parmi les projets qui ont succéder au BAT, les plus significatifs sont les suivants :
- Kite Power Systems et son système utilisant des cerfs-volants à 450 m d’altitude pour générer de l’électricité.
- Ampyx Power et son avion sans pilote qui vole en cercles pour produire de l’énergie éolienne.
- SkySails Power et ses aérostats à 400 mètres d’altitude.
Ce sont les bons résultats de ces concepts qui ont poussé certains médias à déterrer le projet du BAT. C’est pour cela que le concept pourrait bien revenir sur le devant de la scène. C’est en tout cas ce qu’annoncent certains scientifiques qui se penchent sur la demande croissante en énergies renouvelables.
Quelle sera la start-up qui révolutionnera l’énergie verte en relançant ce projet hors du commun ?